Catégorie : ÉTUDES ET DOSSIERS


LA PHILATÉLIE DU SAHARA OCCIDENTAL.

Rédigé par Gérard Rouzade et Nagib Benchecroun.


dimanche 6 novembre 2022

                                                                                    SOMMAIRE :

                                                              La Philatélie du Sahara Occidental :

                                                                 1°)   La période espagnole:
                                                                       Rio de Oro
                                                                       La Agüera
                                                                       Sahara
                                                                       Afrique occidentale espagnole
                                                                       Cabo Juby

                                            2°)   La Marche Verte et le retour des territoires au Maroc

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Les évènements qui se sont déroulés à la frontière entre le Maroc et la Mauritanie nous ont rappelé que si le Royaume chérifien a obtenu son indépendance en 1956 après un peu plus de 40 ans d’un protectorat partagé entre l’Espagne et la France, il a fallu une vingtaine d’années de plus pour qu’il retrouve son territoire historique avec la Marche Verte. Si Ifni est rattaché fin 1968, le Sahara occidental n’est rendu qu’à la mort de Franco, fin 1975.
On peut écrire qu’il y a une philatélie « saharienne » dans ces territoires avec les différentes « Postes » qui furent présentes sur ce désert côtier du sud marocain.
La littérature sur ces émissions est rare en France et le bulletin du Rekkas reste une source d’information importante.

Situation en 1956 au moment du retour à la souveraineté du Maroc.

Première Partie : La période espagnole :


La présence des deux puissances du protectorat au XXème siècle, sur les côtes africaines remonte au XVIIIème siècle. Si la France s’intéresse au Sénégal, l’Espagne négocie avec les tribus arabes de la région entre la presqu’ile de La Agüera au sud et la région de Tarfaya, au nord, zone correspondant au Sahara occidental.
Ces négociations aboutissent à la signature de deux traités concernant les régions de Saguia el Hamra et Tarfaya (Cabo Juby).
Le 28 mai 1767 entre Mohammed III, Sultan du Maroc, et Charles III Roi d’Espagne.
Le 1er mars 1799 entre Moulay Slimane et Charles IV.

Cette région devient « colonie espagnole » en 1884 et « province espagnole » en 1960 jusqu’à la Marche Verte de 1975. En 1912, la France et l’Espagne obtiennent le protectorat sur le Maroc avec la répartition suivante: le Nord à l’Espagne, sauf Tanger, et le centre sud (Tarfaya) où elle était déjà présente, tandis que la France obtient tout le centre du pays sauf Sidi Ifni.
Tout collectionneur du Maroc connait la diversité passionnante des émissions des différentes postes privées, étrangères et marocaines. Nous allons nous limiter à celles de ces provinces sahariennes.

La Poste Espagnole s’implante en 1903, avant le Protectorat et les émissions spécifiques du Sud. Toutefois, les premiers bureaux espagnols avaient été ouverts en 1860 (Source catalogue 1929/1930 de Benatar & Guigue et travaux de M.Galvez) (Fig.1) avec le cachet « Ejercito Espagnol en Marruecos ». A noter aussi qu’il semble que l’administration postale espagnole dans les colonies bénéficiait d’une certaine souplesse – comme sa consœur italienne – concernant les timbres utilisés.

Historiquement, ce sud marocain ou Sahara occidental n’a pas d’infrastructure et il faut attendre 1924 pour la parution d’une émission unique sur tout le territoire, sauf Cabo Juby, qui dépend du protectorat.

Ainsi cinq entités vont émettre des timbres :
Le Rio de Oro de 1905 à 1921 préfigurant le Sahara.
Cabo Juby de 1916 à 1948.
La Agüera de 1920 à 1923.
En 1924, succède l’appellation Sahara pour la Agüera et le Rio de Oro tandis que Cabo Juby conserve ses propres timbres, qui sont en fait, les timbres du Protectorat, émis à partir de 1915, surchargés finement « Cabo Juby » en petites lettres.
Entre 1949 et 1951, le gouvernement espagnol envisage un regroupement des entités postales de ses colonies africaines sous le terme « Afrique Occidentale Espagnole ». Ce projet est, toutefois, sans lendemain.


Fig.1: Extrait du catalogue de Benatar & Guigue recensant les premiers timbres des bureaux espagnols.


Les cotes restent faibles, faute d’un marché consistant, quoiqu’il fut encore actif dans les clubs andalous auprès des militaires et autres rapatriés d’Afrique au siècle dernier. Quant au courrier, il est limité aux rares commerçants et aux fonctionnaires.
Plusieurs articles ont été publiés dans L’Echo de la Timbrologie dans les années 1907/1908. (En particulier le N°372 du 30 juin 1908). Il y était question du nombre de valeurs émises et de leur utilité pour un si petit territoire, de leur tirage limité entrainant des surcharges multiples voire douteuses pour satisfaire les collectionneurs. Très récemment, Socrate, dans le n°241 de Février 2022 de Timbres Magazine vante la collection de Cabo Juby, Ifni et Sahara Espagnol, rendant le thème plus d’actualité !

Rio de Oro


Entre 1905 et 1921, 142 timbres et 4 Entiers Postaux sont émis. La première série en 1905, avec le traditionnel numéro de contrôle au dos, comporte 16 valeurs (tirage, 1750 exemplaires).

Le 25 centimos est surchargé en 1907 pour 15 centimos. C’est d’ailleurs le seul timbre dont la cote est significative : 500 € chez Yvert et 640€ chez Edifil .(fig.2).


Fig.2: Cinq des seize valeurs de la série de 1905 montrant l’étalement des valeurs faciales de
1c à 10 pesetas, étalement critiqué lors de l’émission, par la presse philatélique de l’époque.

A droite, la surcharge de 1907 de 15 c sur le 25c.



Trois timbres sont surchargés en 1907 et 1908 tandis que cinq autres (Les valeurs entre 3 et 10 pts) le sont en 1910. On trouve une rareté, le 4 pesetas surchargé 10 centimos, qui bénéficie d’une cote entre 400 et 500 €. Ainsi, cette première série, en dépit de son faible tirage, a peu été utilisée directement, au point qu’elle sera, une nouvelle fois, surchargée plus tard (Fig.3).


Fig.3: À gauche les trois valeurs surchargées en 1907 et 1908 et ci-dessous les cinq valeurs surchargées en 1910.
On note la grande diversité des surcharges apposées manuellement.


Tous les timbres sont à l’effigie d’Alphonse XIII mais, en 1907, la seconde série présente le visage du roi tourné vers la droite à l’inverse de la première série. Le tirage « important » est de 5000 exemplaires pour une cote modeste de 85 € chez Yvert (130€ chez Edifil). Les 16 valeurs émises sont identiques avec des couleurs différentes (fig.4).

Fig.4: Six des seize valeurs de la deuxième série de 1907, visage du Roi tourné vers la droite.
Les valeurs s’étalent de 1c à 10 pts.


Cette série de 1907 est surchargée à son tour avec cinq timbres en 1908 et six autres en 1911 ; avec les surcharges, les cotes remontent (fig.5).

Fig.5: En haut les cinq valeurs de la deuxième série, surchargées en 1908.
En bas, les six valeurs de la même série surchargées en 1911.


Contrairement à Edifil, Yvert (N° 41 & 42) signale en 1908 des surcharges sur des timbres fiscaux (Fig.6).

Fig.6: les deux timbres fiscaux
surchargés en 1908.


En 1909, une nouvelle série parait réduite à 13 timbres avec un tirage de 5000 exemplaires. Le 4 et le 75 centimos ainsi que le 3 ptas ont été supprimés. La conception du timbre a changé (Fig.7).


Fig.7: Six des treize valeurs émises en 1909.

Les années 1912 et 1914 voient chacune, une émission de treize valeurs (tirage 5000) ; cette fois, le visage du roi est tourné vers la gauche. La première émission de 1912 est surchargée « 1917 » et tirée à 2000 exemplaires (Fig.8 et 9).


Fig.8: Trois des treize valeurs de 1912,
dont l’une surchargée 1917.

Fig.9: Trois des treize valeurs de 1914.


Pour conclure, nos collègues, en 1908, avaient considéré que les surcharges des premières séries du Rio de Oro, avaient été réalisées à la demande de négociants de l’époque. Un des numéros de l’Echo de la Timbrologie relate le débat entre la Deutsch Briefmarken Zeitung et le Madrid Filatelico ! Le tirage des petites valeurs est faible pour des grosses faciales au tarif peu utile (estimé par le chroniqueur à 10 francs de l’époque).

En 1919, 1920 et 1921, chaque année, une série de 13 timbres aux valeurs identiques parait. Le graphisme, la position du visage du roi et la couleur changent ; la série de 1921 préfigure la réorganisation administrative car la mention précédente qui était « Colonia de Rio de Oro » devient en 1921 « Sahara Occidental – Rio de Oro ». Les tirages sont ramenés prudemment à 3000 exemplaires (Fig.10).
A noter que la première série de La Agüera est similaire à celle du Rio de Oro mais avec des couleurs différentes.

Fig.10: Deux valeurs extraites des trois séries de treize émises en 1919, 1920 et 1921.
Sur cette dernière apparait la légende « Sahara occidental ».


La Agüera

La Agüera est un port de pêche avec une usine de salaison fondée en 1920 par le Colonel Bens à la frontière de l’ancienne Afrique Occidentale Française (Mauritanie) fixée par une convention de 1912, les 2 pays se partageant la presqu’ile. Ce bout de terre, éloigné du reste de la colonie a ainsi son propre service postal de 1920 à 1924 date à laquelle il est rattaché au nouveau territoire du Sahara espagnol.
Ce petit territoire reste d’actualité. Il forme jusqu’en 2020 une bande de terre séparant le Maroc de la Mauritanie sous le contrôle du Polisario. Hors de tout contexte politique qu’il appartient à chacun de juger, il était inconcevable que la route de Tanger à Dakar soit coupée par ce mouvement.
Deux séries de treize timbres ont été émises. La première émission est une série surchargée du Rio de Oro, aux couleurs différentes de celle d’origine (Tirage 2000) (fig.11).
La seconde émission indique le territoire dans le cartouche inférieur. Le tirage est de 3000 exemplaires. Ces timbres ont aussi été utilisés dans le reste du territoire. La cote, surtout en oblitéré, est faible : 150 € chez Yvert et 117 € chez Edifil (2019) (fig.12).



Fig.11: Ci-dessus six valeurs sur les
treize de la première série de 1921.


Fig.12: A gauche, quatre valeurs sur
les treize de la deuxième série de
1923.

La province du Sahara va regrouper, à l’exception de Cabo Juby, les territoires du Sahara occidental marocain jusqu’au retour au Maroc en 1975, à l’exception de la brève parenthèse de l’Afrique occidentale espagnole en 1949.


Sahara


De 1924 à 1950
Dès 1924, l’ensemble du territoire avec les deux régions réunies prend le nom de Sahara espagnol. Ce territoire émet 322 timbres, qui, oblitérés affichent une cote d’environ 2000 € et un Entier Postal (cote Edifil 2019 – 150 €).
Une première période peut être retenue couvrant les aléas de la guerre civile, une nouvelle orientation des émissions à connotation plus locale, et l’émission de timbres de la métropole surchargés.
Ainsi, en 1924, une première série de douze timbres est émise, à 3000 exemplaires, représentant un autochtone et son chameau. Cette série va « survivre » sous diverses formes jusqu’à la fin de la guerre civile.
Cette première phase évolue à partir de 1949 quand l’Espagne a retrouvé une stabilité, dix ans après la fin de la guerre civile et le retour de l’Espagne dans le concert des nations après la seconde guerre mondiale (fig.13).


Fig.13: Six valeurs sur les douze de la série émise en 1924 avec la légende « Posesiones espanolas del sahara occidental ».
Les républicains surchargent cette série « República espanola » verticalement sur la droite en 1931 (Fig.14). La surcharge est horizontale sur les retirages de 1932 (Fig.15). En 1934 et 1935 un nouveau tirage comporte une double surcharge ou une surcharge verticale sur la gauche (Fig.16).

Fig.14: Les deux surcharges verticales sur la série de 1924.


Fig.15, à gauche: la surcharge horizontale de 1932.

Fig.16, à droite: la double surcharge de 1934.


En 1937, nouvel avatar pour cette série lorsque les nationalistes prennent le pouvoir peu à peu dans tout le pays. Un nouveau tirage de la série de 1924 est émis avec les mêmes couleurs. Toutefois, aucun risque de confusion, ce tirage est en dentelé 10 au lieu de 13 en 1924, voire tout simplement non dentelé. Ces timbres sont classés non émis car la désorganisation du pays était telle qu’ils ne sont jamais parvenus à destination (Fig.17).

Enveloppe.



Timbre. En 1926 et 1929, paraissent deux émissions commémoratives d’Espagne, celle de la Croix Rouge et de l’exposition de Séville et Barcelone. Elles sont surchargées dans la plupart des colonies espagnoles, au sens d’une certaine forme d’hispanité.

Les tirages ont une vocation philatélique: 23 900 timbres pour les douze valeurs de la Croix Rouge et 18 000 pour les onze valeurs de la série des expositions - le 60 centimos ne figure pas dans cette émission -. Ces événements « glorifiés » ne sont pas typiques de l’Espagne si on se réfère aux expositions coloniales françaises de 1931 et 1937 (Fig.18 et 19).

Fig.17:
Deux non
émis de 1937.






Fig.18: Cinq des douze valeurs de la série Croix Rouge espagnole de 1926 surchargées « Sahara espanol ».
Cette série comporte cinq visuels différents.



Fig.19: Les quatre visuels de la série de onze valeurs de 1929 surchargées « Sahara ».

La seule émission un peu plus rare est celle « nationaliste » de 1941 (tirage 1500 exemplaires) de quinze valeurs surchargeant la série courante espagnole de 1940 (Fig.20).
Dès 1943, la nouvelle politique d’émission se dessine avec une série de vingt timbres dont huit pour la poste aérienne sur des thèmes locaux (Fig.21).
En 1941, l’unique entier postal est émis ; en fait c’est le « Cervantes » d’Espagne qui est surchargé .


Fig.20: Sept valeurs des quinze de la série de 1940 surchargées. C’est la dernière émission qui reçoit une surcharge sur des timbres espagnols.


Fig.21: Emission de 1943 avec des motifs locaux.
A gauche, trois timbres avec les sujets repris dans la série de onze, au centre une valeur surchargée « urgente »,
A droite, deux timbres avec les sujets repris sur les huit timbres pour la poste aérienne.


L’année 1949 est celle de l’intermède « Afrique Occidentale Espagnole ». Un timbre de 5 centimos est émis en Espagne et sur tous ses territoires le 1er Février 1949 en faveur des victimes de la guerre (Yvert 784 /Edifil 1062 – Edifil donne une explication détaillée dans son catalogue Colonies Espagnoles à l’année 1949) (Fig.22 ci-contre).




                

1950 à 1960
A partir de 1950, la politique d’émissions change avec le « Dia del sello » (Journée du timbre) (Fig.23) et le « Pro Infancia » (Protection de l’enfance) (Fig.24) annuels sur des thèmes variés comme la faune, la vie locale (Pro indigena), les célébrités et les commémorations. Toute la décennie de ces années cinquante, va exalter, sur le modèle des séries métropolitaines, un thème autour du territoire et de l’hispanité. Les tirages dépassent largement les besoins locaux. Même si l’enseignement est obligatoire depuis 1949, la population en 1970 est estimée à 60 000 indigènes et 16 000 européens. Les tirages sont variables, mais souvent de l’ordre du million ! La philatélie devient un objectif majeur de l’institut d’émission. D’ailleurs, les cotes des timbres neufs et oblitérés sont identiques entre 2 et 4 € par série. Les thèmes des émissions permettent aussi de toucher les collectionneurs thématiques.


Fig.23: Quelques exemples d’émissions pour les Journées du timbre entre 1950 et 1960.





Timbre du Sahara espagnol. Timbre du Sahara espagnol. Timbre du Sahara espagnol.Timbre du Sahara espagnol.
Timbre du Sahara espagnol. Timbre du Sahara espagnol. Timbre du Sahara espagnol.
Timbre du Sahara espagnol.
Fig.24: Quelques exemples d’émissions pour la protection de l’enfance entre
1950 et 1960.

Il existe aussi des séries orientées qui reprennent les mêmes sujets :
          - Pro infancia (Fig.24)
          - Historiques (Fig.26 et 27)
          - Fauna (Fig.28)
Peu de timbres en rapport avec Franco, sauf l’émission du 26 juillet 1951 (visite de Franco au Sahara espagnol) (Fig.25) tirée seulement à 36 000 exemplaires. L’hispanité est traitée avec les deux émissions de 1951 et 1952 de la naissance des « Reyes Catolicos » Isabel et Ferdinand, réunificateurs de l’Espagne, au tirage de 50 et 51 000 exemplaires (Fig.26).
Comme précédemment, on retrouve l’hispanité dans les grandes thématiques avec les hommes de lettres, Cervantes avec Pro Infancia en 1958, Lope de Vega en 1959, et Francisco de Quevedo en 1960 (Fig.27).

Sahara espagnol. Sahara espagnol. Sahara espagnol. Sahara espagnol. Sahara espagnol.
Fig.25: Visite de Franco au
Sahara Espagnol en juillet 1951.

Sahara espagnol. Fig.26: Emissions historiques de 1951 et 1952: 500èmes anniversaires des naissances de Ferdinand V et Isabelle.
Fig.27: Cervantes et Lope de Vega sur des émissions de 1957 et 1958
en faveur de la protection de l’enfance.

Fig.28: La faune locale fait l’objet de très nombreuses émissions entre 1950 et 1960.


On peut noter pour conclure sur la période, trois timbres avec le même visuel sur l’aide à Valence (fig.29) et une série courante de neuf timbres et trois visuels différents, en 1959 sur les oiseaux (fig.30).
Fig.29: Les trois timbres émis en 1958 pour l’aide à Valence.

Fig.30: Les trois visuels repris avec trois valeurs différentes pour chacun d’eux dans la série des oiseaux émise en 1959.


A partir de 1960
Le territoire va rester espagnol jusqu’en 1975. Au Maroc comme en Espagne, il se raconte que l’on attend le décès de Franco pour quitter le Sahara.

Sahara espagnol. Sahara espagnol. L’émission de grandes séries thématiques va se poursuivre avec une connotation de plus en plus locale (Fig.31, 32 et 33).
Sahara espagnol.
Fig.31: La série des oiseaux émise en 1961 comporte onze timbres, mais deux visuels différents seulement.

 

Fig.32: un timbre pour
la poste aérienne est émis en 1961.

Sahara espagnol.Sahara espagnol.Sahara espagnol. Sahara espagnol.

Sahara espagnol.

Sahara espagnol.

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Sahara espagnol.Sahara espagnol.Sahara espagnol. Fig.33: En 1963, émission d’une série de huit timbres sur les fleurs avec trois visuels différents et de trois timbres sur les
animaux de la ferme pour la Journée du Timbre. En 1964 , les nomades sont à l’honneur. Insectes et écureuils dans les séries pour l’Enfance et la Journée du Timbre. En 1969, quatre timbres sur les instruments de musique.


Sahara espagnol.Sahara espagnol. Sahara espagnol.Sahara espagnol.

Quelques émissions restent orientées hispanité ou grandeur du régime :
- 1961 : XXVème anniversaire du régime franquiste (Fig.34) : le tirage de cette série est limité à 450 000 exemplaires alors qu’il est d’un million d’exemplaires pour les quatre timbres consacrés à Alonso Fernandez de Lugo, et Diego de Herrera, conquistadors qui hispanisèrent les Canaries. (Fig.35)
- 1963 : Ayuda (inondations) de Séville et Barcelone. (Fig.36)
- 1965 : XXV Paz (XXVème anniversaire de la Paix). (Fig.37)
Et, en 1967 les infrastructures maritimes de Villa Cisneros et El Ayoun (Fig.38), dans le cadre du programme de modernisation du territoire, thème repris aux fig.40 (page suivante).


Fig.34: 1961, série émise pour le XXVème anniversaire du régime franquiste.

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Sahara espagnol.            
Sahara espagnol.

Fig.35: les quatre timbres émis en 1961 en l’honneur d’Alonso Fernandez de Lugo et
Diego de Herrera.

Fig.36: Quatre timbres en deux
visuels émis en 1963 pour l’aide aux inondations de Séville et Barcelone.

 

Sahara espagnol.

 

Fig.37: Emission de 1965 pour la Paix.

Fig.38:

Inauguration du port

de Villa Cisneros et de l’embarcadère

El Ayoun.

 

Sahara espagnol.
Sahara espagnol.


Les autres émissions aux tirages toujours élevés se répartissent entre faune et flore d’une part et vie locale d’autre part. Elles sont destinées à valoriser les populations locales, autour des « Dia del Sello » (Journées du Timbres) ou « Pro Infancia » (Pour l’Enfance) (Fig.39).


Fig.39: Timbres extraits des séries émises entre 1960 et 1974 sur le thème de la vie locale.


Le thème de la modernisation locale est repris et souvent représenté (Fig.40).




Fig.40:  diverses émissions en rapport avec la modernisation du pays.

Sahara espagnol.
Sahara espagnol.
Le patrimoine et le tourisme – même si celui-ci est d’un impact très limité – font désormais l’objet d’émissions régulières (Fig.41).


Fig.41: Visuels en rapport avec le patrimoine et le tourisme.


A partir de 1966, les timbres de la plupart des séries consacrées à la faune, la flore ou à la vie locale sont émises avec un format nouveau, carré (Fig.42).


Fig.42: Extraits de séries émises entre 1966 et 1970 avec des timbres au format carré.

La fin de la présence espagnole
Après le timbre du 1er juin 1974 sur le centenaire de l’UPU (450 000 exemplaires) (Fig.43), la présence espagnole va disparaitre. Les tirages des quatre derniers timbres sont élevés, de 400 à 600 000 exemplaires ; Le record est celui du dernier timbre à 3 pts du 7 Novembre 1975 tiré à 800 000 exemplaires, quelques jours avant le départ de la Marche Verte (6 novembre 1975) et la mort de Franco (20 novembre 1975).
Sa cote ne trompe pas, moins de 1 € ! (Fig.44).


       
Fig.43: Centenaire de              Fig 43. Les quatre dernières émissions du Sahara espagnol de 1974 et 1975.
l’UPU émis le 1er juin 1974.



Afrique Occidentale Espagnole


En 1946, le gouvernement espagnol réorganise l’administration de ses territoires coloniaux africains sous un seul vocable, l’Afrique Occidentale Espagnole, appellation choisie à la fois pour des raisons de prestige et pour séparer la partie Protectorat de cet ensemble, même si Cabo Juby/Tarfaya conserve un statut ambigu.
La Poste va, entre 1949 et 1951 consacrer cette organisation par l’émission de 26 timbres. Peu d’originalité dans ces tirages, faibles par ailleurs mais correspondant aux besoins locaux avant « l’explosion » qui intervient à partir des années cinquantes. Les deux timbres commémoratifs (75ème anniversaire de l’UPU et Dia del Sello Colonial en poste aérienne) sont tirés à 75 000 exemplaires (Fig.44).

                           Fig 44: les deux timbres émis en 1949,
                        l’un pour le 75ème anniversaire de l’UPU,
                                l’autre pour la journée du timbre.
                        







Les dix-sept timbres de la série courante (avec quatre visuels) (Fig.45), les sept pour la poste aérienne (avec trois visuels différents) (Fig.46), et le timbre pour les lettres exprès (urgente) (Fig.47), ont des tirages respectifs de 20 000 et 16 000 exemplaires. Cette série ne présente aucune originalité particulière, elle figure des paysages locaux avec Franco en médaillon.


     Fig 45: Les quatre visuels de l’émission courante de dix sept timbres de 1950.


Fig 46 : les trois visuels de la série de sept timbres pour la poste aérienne émise en 1951.


     Fig 47: le timbre pour envoi exprès (urgente) émis en 1951.


Cabo Juby


Le cas de Cabo Juby (Tarfaya) au nord des provinces sahariennes marocaines et au sud du Protectorat français est particulier. Bien que négocié historiquement entre le Maroc et l’Espagne dès le 18ème siècle, ce territoire est inclus dans les deux protectorats signés en 1912: la zone du Protectorat espagnol encadre celle de la France entre les parties nord (Tétouan) et sud (Tarfaya). Ce territoire connait son heure de célébrité en France pour sa piste d’aviation servant d’escale pour l’Aéropostale. Son retour au Maroc se fait donc en 1958 dès la fin du protectorat.
Durant plus de 40 ans, ce territoire n’a jamais eu de timbres propres. Ce sont des timbres du Rio de Oro, de l’Espagne mais surtout du Maroc qui sont utilisés après avoir été surchargés. Les surcharges sont variées et les timbres du Protectorat sont également acceptés. Concernant les oblitérés, un certain nombre ont des cotes à trois chiffres mais avec un vrai cachet du territoire. Timbroscopie a publié un article à ce sujet en 1986.
Le nombre de timbres mis en circulations varie principalement pour les timbres exprès pas toujours recensés.

On note une seule « rareté », le 20 centimos de 1922 non émis – dentelé 13 ½ x 13 ¾ - tandis que celui qui a circulé est dentelé 12 ½ x 14 et son impression est différente.

Entre 172 et 175 timbres, poste aérienne et exprès ont été mis en circulation sur le territoire de Cabo Juby. Les tirages sont peu importants, moins de 10 000, conséquence des faibles besoins postaux.
En 1916, après la conclusion des accords territoriaux entre Espagnols et Français, six timbres du Rio de Oro sont surchargés « Cabo Jubi » et tirés à 1041 exemplaires (cela ne s’invente pas !). A partir de 1919, la surcharge sera modifiée en « Cabo Juby » (Fig.48).


   Fig 48: Quatre valeurs de 1916 de Rio de Oro surchargées « Cabo Jubi ». Les surcharges des 15c et 40c sont connues en vert, ce qui porte à six le nombre de timbres de cette série. A droite, le premier timbre espagnol surchargé « Cabo Juby » en 1919.

En 1919, une série de quatorze (ou douze selon les sources) valeurs d’Espagne de la période (Alphonse XIII jeune) est émise (Fig.49), ainsi qu’une valeur complémentaire en 1921 (Fig.51). Un autre timbre est émis en 1923, non dentelé (Fig.52).


Fig 49: Cinq des douze valeurs de 1919.







Fig 50: timbre Exprès de 1919.
        Fig 51:
        Valeur
        complémentaire
        de 1921.
        Fig 52 :
        émission de
        1923,
        non dentelée.

En 1925, une autre série de trois timbres (ou quatre selon les sources), tirée à 1000 exemplaires de la nouvelle émission du roi Alphonse XIII surchargée « Cabo Juby » en diagonale est mise en circulation (Fig.53 ci-dessous).
                 


Le second lustre de la décennie 1920 voit la mise en circulation de deux séries, l’une au profit de la Croix Rouge Espagnole en 1926 (Fig.54), et pour la promotion des expositions de Séville et Barcelone en 1929 (Fig.55). Bien que surchargées, ces deux émissions aux tirages de 24 800 et 23 000 exemplaires seront utilisées dans les autres territoires du Maroc Espagnol, d’autant plus aisément que les surcharges sont globalement fines et petites.


Fig 54: Les cinq visuels de la série de treize timbres émis en 1926, en faveur de la Croix Rouge espagnole.


                              
Fig 55 : les quatre visuels de la série de 1929 consacrée aux expositions de Barcelone et Séville.


Avec la guerre civile, ce sont définitivement des timbres du Maroc qui sont surchargés. De 1934 à 1936, pas moins de 34 timbres sont mis en service, tirés à 4 000 ou 5 000 exemplaires avec deux surcharges différentes et de couleurs variables . Contrairement aux autres territoires du Maroc espagnol, les cotes sont plus soutenues tout en restant très abordables (Fig.56 à 58).


Fig 56: les cinq visuels de la série de 1934 comportant neuf timbres.



A gauche, la valeur Exprès émise en 1934 également.





Fig 57: Les quatre visuels de la série de six timbres de 1934.
La surcharge est écrite en lettres minuscules « Cabo Juby ».



Fig 58: La deuxième série de dix sept timbres est émise en 1935 et 1936.
La surcharge est en majuscule « CABO JUBY ».
Cette série reprend deux visuels de la l’émission de 1934 et en ajoute sept nouveaux.

La guerre civile a éclaté entre nationalistes et franquistes d’une part, républicains appuyés par l’extrême gauche internationale d’autre part. La série de « l’alzamiento nacional » est tirée à 1 000 exemplaires, ce qui lui confère une certaine valeur pour les quatre faciales les plus hautes – de 2 pts à 10 pts - sur les dix sept timbres de la série (Fig.59).

Fig 59:
Les dix sept
valeurs de la
série de
l’alzamiento
National
de 1937.
     

En 1938 et 1939, dix valeurs de Poste Aérienne (tirage 10 000 exemplaires) et quatre de Postes d’usage courant (tirage 50 000 exemplaires) sont surchargées pour le territoire. Il s’agit, semble-t-il, d’une impression particulière en raison des différences dans la tonalité des couleurs avec ceux du protectorat. La série « postes » de quatre valeurs 5 centimos, 10, 15, et 20 bénéficie d’un tirage exceptionnel (50 000 exemplaires) par rapport aux besoins. Les liaisons peu pratiques avec ce territoire et la situation internationale (fin de la guerre d’Espagne et début de la seconde guerre mondiale) ont peut-être motivé ce tirage (Fig.60). Les quatorze visuels sont différents.


Fig 60: Cinq des dix valeurs émises en 1938 pour la Poste aérienne, et à droite, et un visuel de l’émission des 1939.


En 1940, la série du Protectorat sur le thème « Vie locale », émise le 1er avril est surchargée en petites lettres noires ou rouges. Tirée à 5000 exemplaires, elle comprend de seize valeurs et une valeur « exprès » à 25 centimos (Fig.61). Elle est complétée en 1942 par l’émission Poste Aérienne de cinq valeurs tirées à 20000 exemplaires. Là encore, c’est la série du Protectorat émise le 1er avril qui est surchargée. Elle présente les villes du Maroc et la surcharge est sur 2 lignes en haut, à droite ou à gauche, sur des timbres d’un format vertical (Fig.62). La cote du timbre « 10 pesetas » constitue la moitié de la cote de la série de 1940, la série complète neuve ou oblitérée de 1942 est cotée autour de 4€ !!

Fig 61: les dix sept valeurs
de l’émission de 1940
sur le thème « vie locale »,
à droite la valeur exprès.
     

Fig 62: Les quatre valeurs pour la Poste aérienne émise en 1942, représentant des villes du Maroc.


Par la suite, sur une période d’une quinzaine d’année, jusqu’au retour des territoires au Maroc, dans le cadre de la fin du Protectorat, ce sont les séries sur les métiers qui sont surchargées et utilisées.
1944 : Agriculture – quatorze valeurs – tirage 5 000 exemplaires (Fig.63).
1946 : Artisanat – dix valeurs – tirage 5 000 exemplaires (Fig.64).
1948 : Commerce – onze valeurs – tirage 15 000 exemplaires (Fig.65).
Puis, durant dix ans, aucune autre émission ne voit le jour, la dernière ayant dû « tenir » pendant quelques années ; en dépit des 10 000 habitants estimés sur le territoire, le courrier reste limité et l’utilisation des timbres du Protectorat est autorisée.

     

Fig 63: les sept visuels de la série
« agriculture » de 1944.
Chaque visuel
est reproduit sur deux valeurs.



     

Fig 64: les six visuels de la série « artisanat » de 1946.
Les premier et troisième visuels sont reproduits trois fois
dans la série, les autres, une seule fois.




     

Fig 65: les six visuels de la série « commerce » de 1948.
Ils sont reproduits deux fois dans la série
sauf le dernier qui n’apparait qu’une seule fois.



Cabo Juby a connu des timbres de bienfaisance, fort répandus au Protectorat, après la guerre civile, ainsi que deux entiers postaux émis en 1934 et 1935 (exemple ci-contre).

Pour conclure, si l’on excepte les Présides de Ceuta et Mellila, où l’Espagne est présente depuis plus de cinq cents ans, l’histoire espagnole au Maroc s’arrête en 1975 après un peu plus de deux cents ans de présence sous des statuts variés : Colonie, Protectorat, Comptoir et Province d’Outre-mer ; une page d’histoire et de philatélie se tourne.
Collectionner ces territoires est abordable, les timbres sont un peu difficiles à acquérir en France. On les trouve parfois sur internet, mais souvent avec de fausses surcharges ; la solution, prévoir de passer un weekend à Madrid et se rendre le dimanche matin, sur la Plaza Mayor !


Deuxième Partie : La Marche Verte et le retour des territoires au Maroc


Les provinces sahariennes repassent sous la souveraineté du Maroc, à la suite de la Marche Verte de Novembre 1975. Cette réintégration est l’aboutissement d’un long processus débutant au lendemain de l’indépendance du pays. En effet, si l’abrogation du Traité de Fès de 1912 et donc du protectorat français est actée en mars 1956 après les négociations de La Celle Saint-Cloud, le processus de réintégration des territoires sous contrôle espagnol est plus lent.
Le 7 avril 1956, un accord signé à Madrid par le Général Franco et S.M. Mohamed V, rend au Maroc sa souveraineté sur le nord du Maroc (à l’exception des enclaves de Melilla et Ceuta).
La zone de Tanger au statut international est réincorporée au Maroc indépendant le 20 octobre 1958.
Cabo Juby/Tarfaya est également rétrocédé par l’Espagne cette même année 1958.
Les revendications marocaines sur les divers territoires encore sous contrôle espagnol sont réaffirmées en 1961 à la conférence des chefs d’Etats africains à Casablanca (Fig.66), puis en 1962, avant d’être soumises à l’Organisation des Nations Unies (ONU) en 1963 puis en 1966.
La province d’Ifni est rétrocédée à son tour en janvier 1969.
Une intense activité diplomatique marocaine aboutit le 21 décembre 1974 à la décision de l’Assemblée Générale de l’ONU de soumettre la question du Sahara à la Cour Internationale de Justice (CIJ) de La Haye.
Les demandes territoriales marocaines sont soutenues le 16 février 1975 par l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) devenue l’Union Africaine en 2002.



       Fig 66: Emission de 1962, anniversaire de la charte
       de Casablanca de janvier 1961 (Y&T 427/428).


A compter de mi-1975, de façon discrète, la logistique d’une opération d’envergure est mise en place par l’armée marocaine (matériel, nourriture, carburant…)
Le 16 octobre 1975 la Cour Internationale de Justice rend son avis : la souveraineté marocaine est reconnue mais sans contrainte envers l’Espagne sur la rétrocession.
Le Roi Hassan II prononce ce même jour, un discours appelant à la marche de reconquête du Sahara. 350 000 volontaires sont recensés dans tout le pays et regroupés via Marrakech dans des bivouacs à Agadir, Tan-Tan et Tarfaya.
La Marche Verte apparait dans la philatélie marocaine le 3 octobre avec la mise en vente de deux timbres surchargés à cet effet (Fig.67). Il s’agit de deux timbres à surtaxe émis tête-bêche en 1973, sur lesquels la surcharge est annulée et la mention « Marche Verte 1975 » est ajoutée.

Le 6 novembre le Souverain donne l’ordre de marche aux volontaires arborant le drapeau marocain et le Coran. Ils franchissent la frontière sous l’œil de caméras du monde entier. Il n’y a pas d’affrontement avec l’armée espagnole. Le 9 novembre, Hassan II demande aux « marcheurs » de retourner à leur point de départ, le 11 une délégation marocaine part pour Madrid pour des négociations qui aboutissent à la signature le 14 novembre d’un accord tripartite (Espagne, Maroc, Mauritanie) qui prévoit la fin de la présence espagnole avant le 28 février 1976.
La mort du Général Franco intervient entre temps, le 20 novembre 1975.


      Fig 67: émission de
      1975 en faveur de
      la Marche Verte.
      (Y&T 743/744).
                

A la fin de l’année 1975 (le 30 décembre) est mis en vente le premier timbre commémoratif sur cet événement (Fig.68 et 70).
Fig 68: Première commémoration de la Marche Verte (Y&T 745).


Fig 69: Le parcours de la Marche Verte.



Fig 70: La carte/entier
postal émise en 1975.

A droite, une enveloppe « Premier Jour »
de l’émission de 1975.

Cette Marche Verte est commémorée au Maroc chaque année le 6 novembre devenu fête nationale. Le 19 novembre 1976, la poste marocaine émet un timbre pour le premier anniversaire de cet épisode historique (Fig.71).



             Fig 71 : le timbre
             et la carte émis pour le premier
             anniversaire de la Marche Verte
             en 1976 (Y&T 779).



Le timbre du second anniversaire (1977) représente un marcheur. Il est repris avec une surcharge à l’occasion de la Transat des Alizés en 1984. (Fig. 72).
    Fig 72: Emissions de 1977
    (Y&T 800) surchargée en 1984
    pour la Transat des Alizés
    (Y&T 976A).

La dernière étape du rattachement des territoires sahariens a lieu le 14 aout 1979. En effet, l’accord de Madrid a confié à la Mauritanie l’administration du Rio de Oro (Oued Eddahab) pour quatre années. Après un coup d’état en Mauritanie en juillet 1978 et le changement de dirigeant algérien en décembre 1978, le territoire est déstabilisé par les attaques armées du Polisario. Les élites et représentants des différentes tribus (cadi, oulémas, …) sahraouies, venus à Rabat ont publiquement fait acte d’allégeance au souverain (la Béîàa) en cette journée du 14 aout finalisant ainsi le retour au Maroc des territoires sahariens. Tout naturellement, le 7 novembre 1979 les timbres émis pour le 4éme anniversaire de la Marche Verte seront surchargés « Récupération de la Province Oued- Eddahab ». (Fig. 73) sur un des timbres de l’année précédente consacré à la « Promotion du Sahara ». (Fig. 74) émis le 27 février 1978.             


      Fig 74: Emission de 1978.
      (Y&T 805/806)
      Pour la promotion du Sahara.




  Fig 73: Emission de 1979. (Y&T 839/840) au type
      de 1978 surchargé après la récupération de la
      Province Oued –Eddahab.


Si plus de cinquante timbres ont été émis depuis 1976, l’image d’un texte sur parchemin aux armes chérifiennes a été utilisé à de nombreuses reprises et pour la première fois en 1984, (Fig. 75, Y&T 976, ci-contre) puis avec un nombre indiquant le millésime de l’anniversaire.
C’est ainsi que l’anniversaire du 6 novembre a fait l’objet de douze timbres de même type (nombre sur parchemin) de 1987 à 1993 (nombres 12 à 18) (Fig. 76) puis de 1995 à 1999 (nombres 20 à 24). (Fig. 77).

Fig 76: du 12ème au 18ème anniversaires,
les timbres sont de même type. (Y&T 1041 et 1150).

Fig 77: le même type est repris du 20ème au
24ème anniversaires. (Y&T 1184 et 1244).

Ce même visuel nombre sur parchemin a été également utilisé mais avec des fonds illustrés en 2000 et 2014 ou blanc en 2016. (Fig. 78).

Fig 78:
Les visuels des timbres de 2000
(Y&T 1270),
2014 (Y&T 1697) sur fond illustré,
et 2016 (Y&T 1736) sur fond blanc.

"Aujourd'hui, le projet de liaison Nord Sud de Tanger à Laâyoune s’inscrit dans le plan de développement des infrastructures du Maroc à l’horizon 2040.
Il s’agit d’adapter la ligne Casablanca/Marrakech en Ligne à Grande Vitesse (LGV) et son prolongement jusqu’à Agadir.
Le tracé Agadir-Laâyoune (700 km) en est au stade des études.
          Fig 79:
          Ligne ferroviaire de l’unité.
          Emission de 1982
          (Y&T n° 932).





Fig. 80
Médaille du 10ème
anniversaire
(Y&T n° 994).
En 1985, c’est la médaille décernée aux participants et aux organisateurs de cette épopée qui est le sujet du timbre commémorant le 10ème anniversaire (Fig. 80).

Fig 82: émission du 32ème anniversaire.
Par deux fois, en 2010 et 2015 (Fig.81), les timbres émis pour les 35ème et 40ème anniversaires font l’objet d’un Bloc feuillet de deux timbres chacun.

Fig 81: les deux blocs feuillets émis en 2010 et 2015 à l’occasion des 35ème
et 40ème anniversaires de la Marche Verte.


Fig. 83 : Des enveloppes Premier Jour d’émission sont également proposées
aux philatélistes à l’occasion de chaque émission.
Ci-dessus celle du 37ème anniversaire en 2012.

En 2015, une nouvelle organisation territoriale du Royaume est promulguée avec douze Régions.
Deux sont situées dans le sud : la région de Laâyoune-Sakia el Hamra qui comprend quatre provinces et celle de Dakhla-Oued ed Dahab qui en compte deux.
Au total elles couvrent 270 906 km2 soit 38% de la superficie du Royaume pour seulement 511 000 habitants (chiffres 2014) soit 1,5% de la population marocaine. Cette population est "urbanisée" à 88% (60 % pour l'ensemble du Royaume) notamment dans les principales villes : Laâyoune, Boujdour, Dakla, Es Smara ".




     Fig 84:
les deux émission de 2020 à gauche
(Y&T n°1894)
et de 2021 à droite.

La thématique de commémoration annuelle de la Marche Verte est toujours d’actualité aujourd’hui ainsi qu’en témoignent les émissions du 6 novembre 2020 représentant le port de Dakhla et du 6 novembre 2021 représentant la Grande mosquée d’ES Semara. (Fig. 84)

Les auteurs, Gérard Rouzade et Nagib Benchecroun, remercient Hassan Gharnit, philatéliste et collectionneur passionné d'ouvrages sur le Maroc, pour la documentation et la fourniture de documents, et Jean Grillot de l’APN pour la mise en page et la relecture.
Toute utilisation et diffusion (en particulier à l’étranger) doit être soumise aux auteurs et à l’APN. La diffusion au Maroc et en Espagne ainsi que les traductions en arabe et espagnol relèvent des seuls auteurs sauf accord spécifique.