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Catégorie : Insolite


Les timbres pré annulés de Timbroloisirs


mardi 10 mai 2022



Nous sommes en octobre 1988. Georges Bartoli, Rédacteur en Chef du magazine Timbroscopie, l’un des plus diffusés en Europe, et propriétaire de la société d’édition Timbropresse, s’apprête à lancer dès le début de l’année 2019 un nouveau mensuel, Timbroloisirs.

Ce magazine, au petit format se veut être le « Magazine des collectionneurs heureux ».

Un numéro 0 promotionnel gratuit, va être diffusé auparavant auprès de plus de 170 000 collectionneurs afin de lancer une campagne d’abonnements. Pour rendre ce numéro 0 plus attractif, il est accompagné d’une pochette de timbres donnés en cadeau. Le même principe sera retenu pour tous les numéros suivants, à partir du n°1, avec des pochettes de dix à quinze timbres, constituées, de figurines thématiques (Noël, sport, animaux, etc.). Ces timbres sont achetés auprès de marchands.

Pour le n° 0, l’idée est différente: Georges Bartoli négocie avec Guy Lormand, Directeur du SNTP (Service national des timbres postes, devenu par la suite Philaposte) la fourniture de pochettes de neuf timbres français ayant cours au moment de la parution du magazine. C’est donc l’imprimerie des timbres de Périgueux (ITVF) qui va composer les pochettes nécessaires. A titre de promotion pour la philatélie, le SNTP va les fournir gratuitement à Timbropresse.

Pour ne pas prendre le risque de voir des timbres neufs offerts être réutilisés, l’imprimerie va les annuler avant leur livraison à Timbropresse. Pour ce faire, elle utilise un timbre à date illustré représentant une ancienne presse. Ce cachet n’est qu’exceptionnellement utilisé sur des timbres. Il a peut-être même été créé à cette occasion ? On le retrouve dans les années 90 sur les souvenirs philatéliques offerts par La Poste à ses abonnés en fin d’année. Mais sur ses souvenirs, il n’y a que l’image du timbre et non pas le timbre lui-même, et ces documents n’ont aucun pouvoir d’affranchissement.




En octobre et novembre 1988, près de 2 000 000 de timbres auraient donc été pré annulés à l’ITVF. En réalité ce chiffre n’a pas été atteint, la diffusion du n°0 n’ayant pas dépassé semble-t-il, le chiffre de 100 000 exemplaires, donc moins de 1 000 000 de timbres.























Sur la couverture du n°0, l’image laisse apparaitre une pochette contenant au moins douze timbres, dont sept timbres taxes émis en 1982/83 (ce sont les derniers timbres-taxe émis en France) ainsi que le timbre n°Y&T 2552 pré annulé Cet écart de trois unités qui ne se retrouvent pas dans les pochettes distribuées doit sans doute être attribué à quelques essais réalisés en amont pour permettre l’impression du magazine. Ou alors certains timbres n’ont-t-ils été fournis qu’en très petits nombres ?



Chaque timbre est annulé par un quart du timbre à date, lequel annule quatre figurines. On peut ainsi, à partir de plusieurs pochettes, reconstituer l’image du cachet utilisé. Ces annulations ont été réalisées à la machine, feuille par feuille. Il en résulte des positionnement différents de l’annulation sur les timbres.

Par ailleurs les dates diffèrent d’un cachet à l’autre : si les dates du mois d’octobre, notamment les 9 et 12 X 1988 semblent dominer, on trouve des dates en novembre comme le 21 XI 1988, ce qui laisse supposer que cette opération s’est étalée dans le temps, de même que la diffusion du Timbroloisirs n°0, en novembre et décembre 1988.



Si l’on excepte les timbres préoblitérés, bien connus des collectionneurs de France, cette production dédiée à Timbroloisirs est unique en son genre.