En 1916, pour les besoins de l’aviation militaire naissante, l’Etat fait l’acquisition d’une large parcelle entre la voie ferrée Paris-Saint Germain et l’avenue de la République à Nanterre, pour y établir un camp de matériel aéronautique, appelé « Camp de la Folie ». Il est composé de vastes bâtiments, de briques et de béton, ou en bois, renfermant des magasins de pièces détachées d’avions. Certains baraquements servent de logements, de bureaux et de mess aux militaires. Un embranchement de chemin de fer est réalisé à partir de la ligne Paris-St Germain et un premier bâtiment de gare, en bois est construit pour marquer l’arrêt.
Il emploie du personnel civil et militaire.
En 1916, les travaux sont engagés et pilotés par la Direction du Génie de Paris, Chefferie de Paris-Nord.
La pénurie de main-d'œuvre masculine s’impose aux autorités françaises dès 1914 comme un des problèmes les plus aigus. Cela amène l’Etat à avoir recours aux travailleurs étrangers, coloniaux et chinois. L’État français va recruter plus de 225 000 travailleurs coloniaux et indochinois (soit plus de 7 % de la main-d'œuvre militarisée et 16 % de la main-d'œuvre civile) dans les usines d’armement. C’est ainsi qu’une compagnie de travailleurs indochinois est affectée à la construction du Camp de la Folie, sous statut militaire.
Le Camp est désigné comme « Entrepôts Généraux de l’Aviation Maritime », dès 1916.
Génie de Paris, Chefferie de Paris-nord, Travaux du parc d’aviation » de Nanterre sur une carte de 1916. Ci-dessous, le même cachet sur lettre de 1918. La franchise postale militaire est validée par la signature de « L’aspirant du génie », en bas à gauche. |
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service du ravitaillement » sur lettre en franchise de 1917. |
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Des bataillons de prisonniers sont également affectés à ces travaux. Ils sont issus des différentes régions de l’Allemagne et de l’empire austro-hongrois. Le camp de prisonniers de Nanterre est un détachement de celui d’Etampes. Il porte le n°102.
C’est le même détachement qui a été affecté pour réaliser des travaux au port de Bonneuil en Seine et Marne.
Le dépôt des prisonniers de guerre a sa propre administration militaire.
![]() du vaguemestre du « Dépôt des prisonniers de guerre de Nanterre ». |
![]() Même cachet du vaguemestre avec mention manuscrite « Service des interprètes, Dépôt des P.G.». |
![]() Dépôt des prisonniers de guerre. |
![]() de guerre d’Etampes, détachement de Nanterre » sur lettre de 1916. |
un prisonnier hongrois en 1919. Utilisation d’une carte du dépôt de prisonniers de Romans, mais cachet de censure de Nanterre. |
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![]() de 10 filler. Il a été expédié le 15 Avril 1919 de Felsöittebe (CAD Felsöittebe 919 APR 15) vers le camp de prisonniers de guerre de Nanterre. Le système de datation hongrois commence par l’année, suivi par le mois et le jour. La correspondance a été censurée par les Serbes à Pardany, action attestée par un cachet avec le texte en lettres cyrilliques (ЦЕНЗУРИРАНО У ПАРДАҢУ). Le prisonnier destinataire de cette carte postale, Zsivkov Bogdan, était un soldat de l’armée hongroise. L’orthographe du nom est clairement hongroise, il se prononce Jivkov. |
![]() écrite le 30 mai 1917 par un prisonnier autrichien du dépôt de Nanterre, mais qui, à cette date, travaillait à Bonneuil sur Marne: mention manuscrite « par Nanterre » à gauche et cachet de censure autrichien à Vienne. Le numéro de groupe « 102 » est également mentionné. Ces prisonniers participaient aux travaux d’aménagement du camp de La Folie. |
Les ouvriers travaillant pour l’aviation étaient organisées en compagnies d’ouvriers d’aviation.
Nous les présenterons dans un prochain Lien Philatélique.