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Catégorie : Marcophilie et Affranchissements


DECRYPTAGE : LETTRE RECOMMANDEE EMA BAL

Rédigé par APN.


mardi 31 mai 2011

Voici de quoi parfaire notre connaissance des Empreintes de Machines à Affranchir modernes :


Celle-ci, typique, est issue d’une machine à faible débit conçue pour l’envoi de quelques lettres par jour : une tpMAc « très petite Machine à Affranchir connectée ». En dehors d'un logo bien visible, la particularité de ces MA est que les lettres qu’elles affranchissent peuvent être déposées directement dans une boite aux lettres : d'où le sigle BAL à gauche de l’empreinte. La boîte est choisie au moment du contrat.



Lettre recommandée, affranchissement par empreinte d’une tpMAc "BAL".



Dos, date manuscrite 27/10/2006.



Ligne du milieu du cadre de service : la date est libellée 061027 au lieu de 27-10-06.



Les EMA reçoivent normalement la « date de la poste faisant foi ». Contrairement aux autres types d’affranchissements mécaniques, la date est ici présentée sous la forme AAMMJJ (A : année ; M : mois, J : jour) au lieu de l'habituel JJ-MM-AAAA. et se confond avec les autres numéros : Dans l’exemple présent on lit sur la ligne du milieu 061027 au lieu de 27-10-06. Ce n’est pas non plus une datation à l’américaine qui aurait donné : 10/27/ 2006. Une explication possible est que la date indiquée sur l'EMA n'étant pas significative de son entrée dans le circuit postal (qui peut remonter à quelques jours en cas de week-end prolongé), « il a été jugé approprié de la masquer quelque peu pour que la vraie date, celle du timbre à date de La Poste, soit bien comprise ». C’est l’hypothèse de Dominique Stephan à qui sont empruntées les figures précédentes [ [i] ] .Une explication cependant difficilement acceptable, en dépit de l’expertise de l’animateur de l’excellent « blog philatélie » (lien).

En réalité, comme l’a fait remarquer Laurent Bonnefoy [[ii]], « la forme de date inversée et sans séparateurs des EMA BAL est caractéristique des empreintes délivrées par ces tpMAC. Après un test en Ile de France à partir du 15 juillet 2002, la généralisation est intervenue le 1er septembre 2004. Depuis, il n'y a (officiellement) plus de date "en clair" sur ces machines. Toutefois, on en a encore vu début 2006 » observe t’il.

Toutefois, nous avons reçu nous même en 2009, une enveloppe ainsi affranchie, avec date « en clair » : soit 5 ans après la modification « officielle » et 3 ans après la dernière impression vue par notre ami académicien [[iii]]. Preuve que La Poste a parfois du mal à s’appliquer ses propres règlements internes !


Ici la date est libellée « à l’ancienne » 10-02-09 .



L. Bonnefoy rappelle également que le dépôt en boîtes aux lettres publiques des lettres affranchies par ce type d’EMA est effectué sous certaines conditions :
- limitation aux BAL de façade de la commune spécifiée au contrat (ou de l'arrondissement pour Paris, Lyon et Marseille) ;
- limitation au courrier ordinaire de dimensions au plus égales au format C5 ;
- les autres objets déposés en BAL ou ceux déposés ailleurs que dans la commune de rattachement sont refusés et retournés (en principe... car on voit de nombreux cas tolérés);
- les objets de format supérieur au C5, les paquets, les recommandés et les VD doivent être déposés au guichet spécialisé du bureau de dépôt.

Observons aussi un autre point. Les EMA comportent généralement la mention du pays. Or, on ne connait pas d'EMA « France », bien que cette mention figure sur les timbres français depuis 2005. Lors de la mise en place de l'euro à partir de juin 2000 sur les estampilles des machines à affranchir, leur légende est devenue « R.F/ La Poste » alors qu’elle était « REPUBLIQUE FRANCAISE » auparavant. Selon l'UPU (§ 2.3 de l'article RE 306 du Règlement d'exécution de la Convention de Beijing de 1999) « les indications du pays et du lieu d'origine doivent figurer en caractères latins ». Ce texte ne dit pas clairement que le mot « France » doit être employé mais les initiales R et F / La Poste ne sont pas vraiment une indication du nom de notre pays. Pour les philatélistes français elles sont évidentes. Mais en est-il de même pour les étrangers ?



Terminons ce billet par un petit mot relatif au code FIM / FRAD qui apparait dans la moitié droite de l’empreinte, à côté du sigle BAL. Ayant déjà largement communiqué sur ces « Facing Identification Marks » nous nous permettrons de renvoyer aux articles publiés par le signataire de ces lignes tant dans la presse philatélique [ [i] ] que sur le blog de l’APN ( lien interne ).


                                                                                                                          Michel Krempper, APN 92 _______________________________________________________________________________________________________
[ [i] ] L’Echo de la Timbrologie, n° 1836, janvier 2010, pages 48 à50 « F.I.M. importés des Etats-Unis »

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[ [i] ] Merci à lui

[ [ii] ] Membre de l’Académie de Philatélie et de l’ACEMA

[ [iii] ] Remerciements anticipés aux visiteurs qui nous communiqueraient une empreinte de ce type encore plus récente.

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