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Catégorie : Histoire et Actualité Postales


LA POSTE PIETONNE DE COPENHAGUE
1805 - 1876.


vendredi 1 décembre 2023

En novembre 1805, un douanier à la retraite, Henrik Riegels, demande à la Poste danoise de lui accorder un contrat pour l'exploitation d'une Poste locale à Copenhague.

Il propose que le bureau soit géré de la même manière que l'opération réussie à Hambourg. Il propose également de gérer ce service comme une entreprise privée pour une durée contractuelle de cinq ans. Après réflexion, la Poste danoise décide qu’un tel service peut être établi, mais, comme il semble susceptible d'être rentable, il est nécessaire d’en faire un organisme officiel (public) plutôt qu’une opération sous contrat privé.

Le consentement royal est demandé et accordé le 20 décembre 1805 pour l'exploitation d'une « Poste locale » à Copenhague pour une période d'essai de deux ans.

1) La première période « officielle », 1806-1809.

Riegels est nommé directeur du service, avec un salaire correspondant à un pourcentage des bénéfices (Mais limité à un montant maximum de 600 rigsdaler par an). Le rigsdaler (écrit parfois en français rixdale) est la principale unité monétaire du Danemark de 1625 à 1875, remplacée par la couronne danoise.

Le service était divisé en deux zones : le centre-ville (« à l'intérieur des remparts », ou au sein de l'ancienne limite de la ville) et Christianshavn, qui groupe de petites iles, ainsi que les banlieues (« de l'autre côté des ponts ») dont Frederiksberg.

Huit messagers sont recrutés pour le fonctionnement de cette « Footpost ». Ils doivent porter un uniforme (fourni, à ses frais, par Riegels) et un insigne sur leur chapeau.

A gauche,
Carte postale,
Caricature d’un messager en
uniforme avec sa clochette.

Ils collectent et distribuent des lettres dans la rue, frappant un gong pour annoncer leur présence. Le gong est ensuite remplacé par un klaxon mais, après des plaintes concernant le bruit, celui-ci est à son tour remplacé en 1814 par une clochette ! Les boîtes aux lettres ne sont autorisées qu'en 1851 ; mais certaines boutiques font office d'agences, collectant les lettres et les colis pour le compte de la « Footpost ».
A droite,
Messager en uniforme et
son gong distribuant une lettre,
en 1810.
(image du Musée de la Poste Danoise).


Le service de Riegels débute le 1er mars 1806. Initialement, le courrier doit être prépayé, mais, un changement intervient rapidement et le courrier impayé est accepté, les frais de port étant collectés auprès du destinataire à la livraison. Les premiers cachets de la poste sont introduits en mai 1806, et sont frappés en noir (sur courrier affranchi) ou en rouge (sur courrier non affranchi).
Tous les courriers sont enregistrés sur une liste et portent un numéro indiqué de manière manuscrite.

Le courrier non payé est rare et se compose principalement de lettres de navires débarquées à Copenhague et remis à la Footpost pour livraison.

Lettre de 1807 adressé à la Maternité Royale de Copenhague, qui était un hôpital destiné au filles-mères.
La lettre prote le n°137.
L’affranchissement est prépayé et le cachet « FP » est apposé dans un ovale en haut à droite.
Ce cachet est au premier type, entouré d’un cercle noir.


La période d'essai de deux ans est couronnée de succès et est prolongée de deux années supplémentaires.

Lorsque le service génère une perte plutôt qu'un profit, Riegels étend ses services pour y inclure la gestion des journaux, des billets de théâtre, et les lettres des navires,. Mais les pertes persistent et le nombre de messagers est réduit de huit à six.
Au début de 1809, Riegels postule à nouveau pour le renouvellement de la Footpost en demandant que le service soit géré comme une entreprise privée, et cette fois la Poste accepte. Le 7 mars 1809, le consentement royal est donné au changement de statut.


2) La période des services privés 1809-1849.


Carte postale de 1900 représentant le plan de Copenhague.
Le service, dans son nouveau statut, est accordé à Riegels pour une période initiale de trois ans, mais il décède en juin 1810. Avant de mourir, il a demandé une prolongation de son contrat.
La Poste danoise accepte le transfert du service à sa veuve et, en août 1810 la durée du contrat établi avec celle-ci est fixée à six ans. Sous sa direction, les activités sont limitées à la collecte et à la livraison dans la zone intérieure mais avec livraisons vers l'extérieur si nécessaire.
A partir de 1811 le bureau de la Footpost est installé au n°8 de Kobmagergade.
L’uniforme des messagers est abandonné, mais les messagers restent identifiables grâce à l’insigne de leur chapeau.

Lettre de 1811.
Elle est adressée à l’Honorable Chancelier et Préfet Moltke, Grand Croix de l’Ordre du Danemark,
dans la ville de Frederiksberg.
Frederiksberg est juste au-delà des ponts, donc à l’extérieur et à l’ouest de la cité.
La lettre au port prépayé porte le n°17 et est revêtue du cachet « FP » en noir
dit du type III, qui ne comporte pas de cercle extérieur.

Lettre de 1811.
Lettre de 1819 adressée à Copenhague, portant le n° 13.
Port prépayé avec cachet circulaire en noir au type IV mis en place la même année.

Lettre de 1827 portant le n°71.
Adressée à Amalienborg Palace,
dans les murs de la cité.
Port prépayé, cachet en noir au type IV.


Mme Riegels, désormais remariée à son premier mari (M Petersen), confie la direction de la Footpost à sa fille (Emilie Petersen) vers 1828, date à laquelle il n'y a plus que du travail pour un seul messager.
Le tarif des lettres est doublé, mais quand Emilie Petersen succède à sa mère, elle introduit un tarif spécial « bulkrate » (tarif pour envoi en nombre) de 2 skillings par lettre pour chaque quantité de 50 lettres ou plus par dépêche.
Les affaires s’améliorent sous la nouvelle direction : quatorze bureaux de collecte (agences) sont créés et le nombre de messagers augmente également.

En 1841, à la mort de sa mère, Emilie Petersen (devenue Mme Due) obtient une pension de cinq contrats d'un an.
En 1846, lorsque cette question est examinée, les autorités postales envisagent une réforme postale et un affranchissement uniforme : ils refusent un nouveau contrat, mais permettent à Mme Due de continuer à diriger la Footpost sur une base temporaire, ce qui, dans les faits, dure encore trois années jusqu'au 14 mai 1849, lorsque la Footpost est reprise par la Poste en tant que service officiel.

Lettre d’octobre 1848 adressée à JP Suhr & Son, agent maritime à Copenhague.
Port prépayé , Pas de numéro d’enregistrement.
L’un des derniers usages du cachet octogonal en noir au type V.


Monogramme type 1 : lettres FP dans
un ovale avec cercle extérieur.
Utilisé de 1806 à 1809.


Type 2: lettres FP sans cadre.
Utilisé en noir en 1808 et en
rouge de 1809 à 1820, sans
doute pour les lettres de navires.


Type 4 : F.P. dans un cercle.
Utilisé de 1820 à 1834. Un seul exemplaire connu en rouge.


Type 5 : Cadre octogonal.
Utilisé de 1834à 1849.


Type 3 : même dessin que le type 1
mais sans cercle extérieur.
Utilisé en 1809 –1820.



Ce service continuera de fonctionner jusqu’en 1876.
Tarification  de 1806 à 1828 :
A l’intérieur des remparts :
      En dessous de 2 lettres : 2 skillings
      De 2 à 8 lettres : 4 skillings
      De 8 à 16 lettres : 8 skillings
Les lettres pour la banlieue se voyaient appliquer un tarif
double, y compris pour Frederiksberg.
      De 1828 à 1849 :
Le tarif fut doublé, mais avec un tarif spécial envoi en
nombre de 2 skillings par lettre pour chaque quantité de
50 lettres ou plus.

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