La parution d’un timbre pour une entreprise n’est pas exceptionnelle (du moins en Italie) et Campari est honoré 95 ans après l’émission de 1925, liée au monde de la publicité. La pratique a été critiquée par certains et a même entrainé une question au Parlement.
Retour vers le passé « dentelé » !
C’était en Janvier 1925, pour promouvoir le Bitter et le Cordial de Campari, deux tags (vignettes) étaient attachés au 15 centimes, timbre d'usage courant à l'effigie du roi Emmanuel III (Y&T n°104). Les philatélistes savent comment cette affaire a fini : les critiques du public et même une interpellation à la chambre des Députés le 5 décembre 1924 mirent fin à cette opération ainsi qu’aux autres exemplaires de la série. L’émission a été suspendue le 27 août de la même année. La ... rédemption (!) se produit aujourd'hui, avec l’hommage à David Campari pour le 160ème anniversaire (sic) de sa Fondation. Inséré dans les émissions sur les excellences du système productif et économique, il est auto-adhésif et émis à 400 000 exemplaires en feuilles de 45. Le tarif B de 1,10 € permet d’envoyer en régime intérieur (italien) une lettre ordinaire ou une carte postale de moins de 20 grammes. Le dessin est dû à Francesco Poroli: il revisite le manifeste avec l’esprit créé par l'artiste livournais Leonetto Cappiello en 1921 et qui est devenu l'emblème de l'entreprise. Le Logo a été ajouté pour l’occasion. En 1860, le liquoriste Gaspare Campari invente l’apéritif rouge homonyme qui, peu de temps après au Caffè Campari, dans la galerie Victor Emmanuel II, à peine inaugurée, conquiert la bonne société milanaise. A 19 ans, son fils David prend les rênes de l’entreprise, et, doté d’un extraordinaire sens entrepreneurial, il inaugure une période de grand développement grâce aux investissements et ses intuitions. En 1904, il fonde la première usine à Sesto San Giovanni, en banlieue de Milan et il débute la production industrielle, tandis qu’en 1915, ouvre le Camparino, symbole du rite de l’apéritif. Afin de communiquer, dans le contexte du succès des anciennes cartes postales, il fait appel aux meilleurs artistes de l’époque ; la rencontre la plus profitable fut avec l’avant-gardiste Fortunato Depero de laquelle naquit le Campari soda. NDLR : Dans les années vingt, l'objectif des Postes Italiennes à travers ce type d'émission avec vignettes était de glorifier l’ingéniosité italienne. |
A noter que pendant de nombreuses années, une usine Campari fonctionnait à Nanterre, Avenue Joffre. Sa machine à affranchir, produisait une flamme dont on trouvera l'image ci-dessous.
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