Ce billet écrit «à chaud» n’a pas la prétention de présenter une analyse technique sur les conditions de fabrication actuelle de nos timbres.
Il expose un simple constat : la qualité «technique» des timbres n’est pas la même pour toutes les émissions.
Pour s’en rendre compte, il suffit d’être amené à utiliser des timbres issus des différentes catégories résultant du classement de la «Charte de la Philatélie». Et, si l’on met de côté les Mariannes d’usage courant, on s’attardera sur la comparaison entre les timbres du programme philatélique dénommés « timbres commémoratifs » et ceux « d’écriture » dont le programme est essentiellement composé de timbres autocollants présentés en carnets.
Les premiers sont très délicats à découper, particulièrement lorsqu’ils sont émis en blocs feuillets, et il faut toute la patience du philatéliste attentif à leur intégrité pour réussir à détacher un timbre d’un bloc sans déchirer une dent ou plus, y compris quelquefois un morceau du timbre. Il en est de même lorsque les timbres ont des formes «atypiques» : formes circulaire, ondulée, de cœur, le « must » étant atteint par les blocs «jardins de France» et leurs TP embossés. Très récemment ; le BF Astérix s’illustre avec le menhir d’Obélix et l’os d’Idéfix.
Les exemples ci-contre illustrent ces difficultés : sur une lettre recommandée revêtue des six timbres du bloc «poupées» émis à l’automne 2009, seuls deux d’entre eux échappent au mauvais découpage, ruinant ainsi la qualité de ce document parfaitement postal par ailleurs.
Quant au second document, il montre que seuls trois timbres sur huit extraits de deux blocs «capitales européennes» ont survécu intacts à l’épreuve du découpage pour un usage sur une lettre «lourde».
Nous nous limiterons à ces deux documents suffisamment parlant, pour éviter d’exposer trop d’exemples attristants.
Par contre, il est tout à fait exceptionnel de rencontrer un TP autocollant issu de carnet «martyrisé» : ces TP se détachent bien de leur support, ce qui, ajouté à leur caractère autocollant leur assure un franc succès : usage rapide, propre pour un résultat de qualité.
Il n’est donc pas surprenant de constater que les «boutiques» de La Poste aménagées dans les bureaux proposent prioritairement les carnets autocollants de préférence aux timbres en feuilles ou blocs. Et ils sont manifestement les timbres les plus utilisés par nos concitoyens après la Marianne rouge.
Ce constat renforce la tendance déjà observée : les timbres «commémoratifs» sont de plus en plus achetés et utilisés par les seuls philatélistes, le grand public se tournant vers les timbres «d’écriture».
On peut en tirer deux conclusions :
L’une pessimiste : les timbres commémoratifs seront
à ranger de plus en plus au rang de «vignettes» collectionnées
mais sans réel usage postal.
L’autre «optimiste» : la collection de timbres oblitérés, en particulier
«sur lettre» redevient un véritable sujet de recherches philatéliques.
A chacun de choisir !
APN - 2010